Solitude, beauté et oui, même confort, vous attendent si vous trouvez la bonne routine pour camper en hiver. En effet, alors qu’il y a quinze ans, j’attendais le mois de mars pour sortir ma tente, j’ai découvert en devant adulte la magie du camping hivernal. Aujourd’hui, ma tente me suit toute l’année.
Mais, tout campement prévu nécessite de la préparation. Cette maxime est encore plus vrai quand vient le temps d’expérimenter le camping en hiver.
Préparation du camping en hiver
Pour votre première sortie de camping, choisissez une destination pittoresque et abritée qui n’est pas loin de chez vous. Vous n’avez pas besoin de quitter la civilisation ou les sentiers de randonnée. Ainsi, si les choses tournent mal, vous pouvez rapidement quitter votre campement.
Les premières fois que j’ai campé l’hiver, je le faisais à moins de 30 minutes de chez moi, un peu en altitude (environ 600 mètres) dans des lieux que je connais par coeur.
Choisissez un endroit où il est possible et autorisé de faire un feu. Si vous ne souhaitez pas en faire, prévoyez un sac de couchage grand froid.
Si possible, campez près de l’eau libre pour ne pas avoir à passer tout votre temps à faire fondre la neige. J’aime me servir d’une paille à eau Lifestraw qui permet de filtrer l’eau rapidement avant de la boire.
Connaissez bien les prévisions météorologiques avant de partir. Ne soyez pas surpris par le froid, la tempête, le vent ou même un dégel soudain qui rendra les conditions humides et trempantes. Si vous choisissez de camper en altitude, soyez informé des risques d’avalanche et connaissez bien les techniques pour se prémunir du froid et de la neige.
J’ai vu trop de campeurs amateurs qui souhaitaient tester leurs limites, mais se montraient d’une imprudence effrayante…
Équipement d’un campeur en hiver
Habillez-vous en couches et ayez l’équipement nécessaire pour vous habiller chaudement tout en gardant votre agilité. Ne finissez pas en bonhomme Michelin qui peine à se baisser ! Vous aurez besoin de plus de vêtements que pour les activités d’une journée comme le ski, mais en conservant la règle des trois couches (une qui aspire la transpiration, une qui réchauffe, la dernière qui protége du vent et des intempéries), vous partez avec un avantage certain.
Assurez-vous que votre sac de couchage suffira pour de longues nuits froides. Si vous n’avez pas de sac d’hiver, prenez deux sacs 3 saisons et emboîtez l’un dans l’autre. Vérifiez l’ajustement et l’espace intérieur du sac à la maison.
Vos bottes doivent être chaudes et imperméables. Si vous n’avez que des chaussures légères, allez acheter une paire de bottes conçues pour la neige et le grand froid. Ici, le soutien est moins important que la chaleur. Assurez-vous qu’elles s’ajustent bien et sont résistantes pour votre voyage.
Ne mettez pas de chaussettes supplémentaires dans vos bottes. Mais, j’emmène toujours deux paires de chaussettes au minimum. La première me sert à marcher et le soir, je les enlève pour les faire sécher et mets la seconde.
De nombreuses tentes trois saisons sont parfaitement adaptées, à moins que vous ne vous attendiez à de fortes chutes de neige ou à des vents violents.
Les poêles à gaz blancs sont les meilleurs pour l’hiver, mais dans la plupart des cas, les poêles à alcool ou à cartouche fonctionnent bien. Pour les réchauds à cartouche, évitez les bidons de butane/propane 80/20 (utilisez de l’isobutane) et les cartouches chaudes dans votre sac de couchage ou parka avant la cuisson.
Les chapeaux et les vêtements sont importants. Choisissez un bonnet épais et chaud. Les mitaines sont plus polyvalentes que les gants, il suffit de les enlever brièvement pour des raisons de dextérité.
Mon petit plus ? Les gants ou les semelles chauffants.
N’oubliez pas les lunettes de soleil et la crème solaire. La neige réfléchissante peut vous apporter des coups de soleil similaires à la Méditerranée en août…
Apportez une bonne lampe frontale avec des piles neuves. Vous aurez besoin de beaucoup de lumière pour faire face aux longues heures de la nuit.
Randonner en hiver
Si la neige est moins profonde que 20 cm, ne vous inquiétez pas pour les skis ou les raquettes. Gardez les choses simples.
Faites demi-tour fréquemment pour analyser de votre itinéraire, afin de le reconnaître plus facilement à la sortie, si la neige ou le vent obscurcissent vos traces. Cette idée est bonne pour toutes les saisons, mais en hiver, c’est encore plus important. Le beau sentier balisé de rando peut vite devenir invisible si la neige tombe en abondance.
Si vous vous enfoncez loin dans la nature, un GPS de randonnée est tout sauf inutile. Ce type de matériel a déjà sauvé des vies…
Il est plus facile de rester au chaud que de se réchauffer. Ne vous laissez pas refroidir. Anticipez les changements de température et de stratification à venir pour rester en avance sur eux. Par exemple, il est plus intelligent d’ajouter une couche de vêtement juste avant d’atteindre le sommet d’une crête venteuse que de se refroidir, puis de lutter contre le vent lorsque vous essayez de vous habiller plus chaudement.
N’oubliez pas de boire. Il est facile de se déshydrater en hiver, surtout quand on craint de devoir enlever ses gants pour saisir la gourde…
Vous avez besoin de calories pour rester au chaud, alors ne vous laissez pas affamer, mais ne mangez pas trop pour autant. Le ventre allourdie, vous risquez de fatiguer plus vite.
Aménager et vivre sur un campement en hiver
Mettez tous vos vêtements chauds dès votre arrivée. Conservez la chaleur que vous avez générée lors de la randonnée.
Lorsque vous campez sur la neige, piétinez immédiatement le sol de la tente à l’aide de skis, de raquettes ou simplement d’une paire de bottes et d’une pelle. Ensuite, laissez-le sol fondre un peu/se solidifier un peu avant d’installer votre tente.
Installez un campement où vous pourrez cuisiner des aliments et des boissons à partir de votre sac de couchage. Si vous cuisinez dans un vestibule, amorcez votre poêle à l’extérieur de la tente, puis apportez-le. Prévoyez une aération suffisante.
Vous allez passer beaucoup de temps dans les sacs, alors faites une activité pour passer les heures sombres, comme un livre d’aventurier, une bonne conversation, des jeux ou des repas simples. Quand je suis avec un ami, on termine souvent la soirée par une partie de cartes. Quand je suis seul, ce sont la lecture et l’écriture qui rythment mes soirées.
Si vous vous ennuyez ou que vous avez froid, faites des promenades, des pompes ou des flexions profondes des genoux. Générez de la chaleur métabolique.
Les bouillottes font aussi des miracles pour les campeurs refroidis. Placées près de votre corps sous vos vêtements ou sous votre sac, elles envoient de la chaleur pendant environ six heures.
Le matin est la période la plus difficile pour le camping d’hiver. Les températures sont généralement les plus froides juste avant l’aube, et vous sortirez de votre sac inactif et facilement refroidi. Levez-vous en pensant au programme qui vous attend et faites quelques pas pour réchauffer votre corps. Puis revenez prendre le petit déjeuner avant de ranger le campement et de partir.
Article écrit par JEAN-MARC
Père de famille habitant à Jacob-Bellecombette (Savoie), je suis aussi friand de randonnée en solo que de vacances en famille au camping.
Je rédige dans les catégories Bivouac / Camping et Randonnée.